jeudi 25 mars 2010

Les enfants sont nos maîtres de bonheur.

"...
Les enfants vivent au présent : ils savent naturellement éviter anticipations et ruminations qui usent nos âmes d'adultes. Leurs expériences de vie, même les plus anodines en apparence, construisent de manière souterraine et invisible un réservoir de bonheurs futurs, une malle aux trésors dans laquelle ils puiseront plus tard, et qui leur permettra de survivre aux épreuves, aux douleurs. L'enfance est aussi l'âge de l'apprentissage des bonheurs à venir. Car le bonheur s'apprend, et comme tous les apprentissages, cela commence par l'imitation des modèles : que me montrent papa et maman de la beauté de la vie? De la manière dont on fait face à l'adversité?
Mais gardons-nous d'idéaliser les bonheurs de l'enfance. Ils ne seront plus jamais possibles tels quels, avec la même spontanéité. C'est une erreur que de vouloir retrouver à tout prix cet état de grâce originelle, et de penser que le bonheur ne peut être que naturel, qu'il suffit de l'attendre. Comme si un bonheur acquis dans l'effort était de nature inférieure et moins intense. Quelle naïveté, lorsque nous raisonnons ainsi! Ou quelle paresse...
Autre erreur, autre douleur : ne plus revivre ses bonheurs d'enfance que derrière les brumes de la nostalgie. Devenir ainsi comme un exilé de son bonheur passé.
#    #    #        Se réjouir de ce qui fut, plutôt
                     que de le pleurer : lorsqu'il concerne
                     le bonheur, l'exercice est difficile...
                     Ce n'est pas une raison pour y renoncer.

..."

Extrait de "De l'art du Bonheur. "Le bonheur peut s'apprendre" L'Iconoclaste , 2006, de Christophe André.




lundi 15 mars 2010

La déprime du milieu de la vie...

"...
A cette période, on est confronté à la pensée précise, et non plus à une vague croyance, que l'on est mortel. Et la disparition de nos parents ou grands-parents vient nous le certifier douloureusement. Ce deuil nous renvoie au deuil de notre enfance et d'une partie de notre jeunesse. Un certain degré de déprime - à moins de rester imperméable à ces questions - est inhérent à cet âge. Elle nous prépare à affronter les futures épreuves en prenant conscience de la force intérieure qui nous évite la dépression, et nous aide à combattre notre incompréhension de la vie. Cette force, il est rare qu'elle nous soit donnée comme cadeau de nos ancêtres; il faut le plus souvent partir à sa recherche. Désormais, nous savons que l'on est confronté à la vie et à la mort et que l'on doit privilégier l'une sans désavouer l'autre.
..."


Extrait de "Eloge de la déprime. Non à la dictature du bonheur." Milan, Coll Déclic de soi , de Dr Gérard Tixier. Anne Lamy.




lundi 8 mars 2010

Instants précieux...

"...

Petit déjeuner
mêler à la confiture
l'odeur des Jacinthes(1)

Cette collecte d'instants précieux procure un effet bénéfique immédiat, au lecteur mais aussi au poète. Elle confirme les plus récentes études en psychologie positive qui nous apprennent que l'habitude d'écrire chaque jour les situations qui nous procurent du bonheur augmente nettement notre bien-être physique et psychique. "Réitérer fréquemment cet exercice apprend à apprécier les côtés positifs de votre vie au lieu de les considérer comme allant de soi." explique le professeur Tal Ben Shahar(2) de l'Université de Harvard.
Dans cet esprit, les haïkus rendent compte d'un étonnement sans cesse renouvelé devant la fraîcheur des petites choses qui - comme tout dans notre vie - ne sauraient durer ou se reproduire à l'identique. En ce sens, ils sont d'abord une célébration. En lire invite à se rappeler tout ce qui fait "le sel" de la vie; en écrire permet de constituer peu à peu son livret personnel des meilleurs moments... à jamais perdus.
... "
(1)In Tout sur les haïkus de Dominique Chipot, Aléas, 2006.
(2) Tal Ben Shahar, l'apprentissage du bonheur, Belfond, coll. "L'esprit d'ouverture", 2008.

Extrait de "L'art du Haïku. Pour une philosophie de l'instant." Belfond, coll. "L'esprit d'ouverture", 2008" de Vincent Brochard et Pascale Seuk.