samedi 26 juin 2010

Pardon...

"...
[...]
...Le pardon, dans ses effets immédiat, est assimilable à un baume adoucissant déposé en compresse sur l'irritation ou l'inflammation d'une blessure.
Quand nous avons pardonné, nous éprouvons le sentiment d'un mieux-être, d'un soulagement. Nous sentons moins de ressentiment en nous, nous constatons un apaisement, moins de ruminations. La relation avec celui qui nous avait blessé semble plus apaisée, moins tendue, plus ouverte, mais la violence reçue est toujours là. Une violence peut sembler s'évaporer dans un pardon, la blessure paraît endormie, mais elle reste néanmoins telle quelle, tapie au plus profond de nous, et elle n'est pas cicatrisée pour autant. Elle se réactivera d'ailleurs au moindre incident.
Ce qu'il faudrait apprendre à pardonner, c'est nous-même, pour toute l'autoviolence entretenue par nos conduites, parfois pendant des décennies. Il serait possible de s'entendre dire ou d'énoncer :

Je pardonne au petit garçon que j'étais que d'avoir nourri et entretenu pendant vingt ans la haine que j'avais contre ce père qui buvait.

Je me pardonne d'avoir empoisonné tant de journées et des soirées à remâcher sans cesse l'humiliation d'avoir été violenté quand j'avais quinze ans...

..."

Extrait de "Le courage d'être soi. " Chez Les Editions du Relié.1999. De Jacques Salomé.

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